Artisans

Artisanat du Maroc : la marque de la culture

Dinanderie, poterie, ferronnerie, tapis, cuir, bijoux, broderie… Les métiers de l’artisanat marocain reflètent la personnalité du pays, sa richesse culturelle, forgée par les multiples échanges qui ont marqué l’histoire du pays. Plus d’une centaine de métiers sont liés directement ou indirectement à ce secteur vigoureux de l’économie marocaine. Une marque institutionnelle, Artisanat du Maroc, a vu le jour en 2006, afin de mettre en lumière ce savoir-faire marocain. Entreprises, coopératives et mono-artisans unissent leur expertise pour faire valoir ensemble leur richesse nationale dans des événements professionnels et commerciaux au Maroc comme à l’étranger.

 

Deuxième créateur d’emplois après l’agriculture, la place de l’artisanat dans l’économie marocaine est primordiale. Ce secteur productif comporte deux volets : le premier concerne les objets à vocation utilitaire, qui servent aux besoins quotidiens de la population ; le second, essentiellement des accessoires de décoration ou des articles cadeaux destinés aussi bien au marché intérieur qu’à l’export.
L’absence de programme établi concernant la création d’emplois, la prédominance du travail partiel et informel, le manque d’organisation et de représentation ont incité le ministère de l’Artisanat du Maroc à mettre en place une stratégie d’envergure, appelée « Vision 2015 » pour développer l’artisanat à fort contenu culturel.
Elle a subdivisé le secteur en six filières : la décoration – dinanderie, poterie, bois, cuir, tapis, tissage, bougies ; l’ameublement – fer forgé, salons marocains… ; la bijouterie ; l’architecture traditionnelle ; l’habillement traditionnel – babouches, djellabas, caftans – et les produits du terroir – cosmétique naturelle, safran, huiles essentielles… Quinze entreprises du secteur ont été sélectionnées, avec lesquelles des contrats programme ont été signés. L’objectif ? Structurer le tissu productif, servir de locomotives aux artisans et donner une image d’excellence au secteur de l’artisanat. Promotion, production, qualité, innovation, amélioration des conditions de travail… De vastes chantiers sont en cours afin d’augmenter le nombre de PME, de booster les ventes, d’accroître le chiffre d’affaires des artisans.

Encadrée de l’étoile verte à cinq branches, emblème du drapeau marocain, et d’un fer forgé, symbole du bijou, la marque institutionnelle « Artisanat du Maroc » apparaît rarement sans sa signature : « Art et matière ».
Pour valoriser cette marque et la mettre en image, le savoir-faire ancestral, la transmission des mâalems, la quête de la perfection, la persévérance et la patience sont les mots les plus utilisés lorsque s’agit de qualifier la création des artisans.
Les campagnes de communication véhiculent ces mêmes notions, tout comme l’enchantement de la matière et des couleurs. Les consommateurs n’ont aucun mal à s’identifier à la marque, vue comme un art de vivre. Tout le monde possède chez soi un caftan, une nappe brodée, des bijoux ou des babouches, un objet lié à l’histoire d’une région, d’un atelier.

Face à la contrefaçon et à la copie étrangère, véritables fléaux pour les produits made in Morocco, protéger et valoriser le patrimoine artisanal devenait une urgence.
Aujourd’hui, le Maroc a adopté une labellisation pour un grand nombre de filières de l’artisanat.
Certains produits labellisés se sont regroupés sous une marque de certification déposée, identifiant le produit auprès des acheteurs. Ces labels concernent les « tapis Rbati » ou « tapis de Boujaad » ; les « babouches marocaines » et « babouches Ziwani » ; les « selles traditionnelles marocaines » ; les « fusils traditionnels marocains », l’« étoffe Bzou », la « théière marocaine» et la « selle traditionnelle Assil ». Ces labels et ces marques garantissent leur origine et leur qualité et préservent le savoir-faire marocain. Enfin, merveilleux champ d’innovation, l’artisanat cherche de plus en plus à s’adapter aux tendances du marché et aux modes de consommation. Il s’offre ainsi un certain renouveau.
Encouragés par l’État, artisans, créateurs et designers s’unissent aujourd’hui pour utiliser le savoir faire des mâalems au profit de la création contemporaine.

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